La bûche de Salé

« Ceci est une adaptation libre d’un événement qui nous est réellement arrivé.
Même si vous êtes loin (pas seulement en kilomètres), vous pourriez trouver quelques incohérences et impossibilités.
Et surtout, allez visiter ce merveilleux pays, dont certains préfèrent le sud en hiver et d’autres les plages en été. »

Photo d’en-tête de J. « Visite privilégiée de l’arrière boutique.« 

https://www.instagram.com/reel/CsR2yJOuo1x/?igsh=ZjRyampjZWc4bjR3

En allant de Casablanca vers Tanger, il ne faut pas louper, bien sûr, la belle ville de Salé, où jamais personne ne s’arrête, sauf les Français ou les Marocains aisés, pour acheter des poteries célèbres dans le monde entier.
Comme nous allions passer nos vacances en France, il était temps de nous arrêter ici pour faire quelques emplettes et prévoir des cadeaux pour les amis.
Je ralentissais pour arriver presque à l’arrêt devant l’un des marchands, où une belle bûche m’attendait.
Je conseillai à mon épouse de placer la bûche sous la roue avant droite, au même instant où je freinerais. Ça a marché, mais…


Comme je m’y attendais, les flics s’approchèrent rapidement de la voiture.

— Papiers du véhicule, s’il vous plaît.
— Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire ?
— Vous vous êtes servi d’un morceau de bois pour caler la voiture. Votre frein à main ne fonctionne pas ?
— Oui, oui, il fonctionne, mais il ne freine pas suffisamment. Je dois juste m’arrêter chez un garagiste pour le faire régler. En attendant, je sécurise.

Là commence les palabres qu’est-ce que tu préfères payer une amende et on t’embarque la voiture ou payer un petit peu moins et on embarque pas la voiture.
Tout cela bien sûr de façon moins explicite. Je vous ai pas mis une demi-heure de palabre.

Tu me donnes l’argent et tu pars, c’est simple ?
— Je n’ai pas d’argent, je n’ai que des francs. Il faut que j’aille à la banque pour les récupérer.

Si tu veux, tu peux me donner les francs. Le change, c’est 1 dirham = 1 franc.
— Il me reste dix fois moins qu’avant ! Non, ce n’est pas possible (cherchez le taux Dh/€, c’est le même qu’à l’époque). Il faut que j’aille à la banque.

Tu nous laisses la femme et tu reviens la chercher.
— Jamais de la vie ! … Encore quelques palabres…

Je pars avec l’un des policiers et toute la famille. Je roule jusqu’à Rabat (tes fesses,  humour maarifien).

Je m’arrête devant le commissariat, c’est interdit bien sûr, je donne 10 dh au plancton qui rapplique rapidement « ON EN A POUR PAS LONGTEMPS (ton de supériorité arrogante accompagné d’un bacchiche, il est rare que cela ne fonctionne pas).

En entrant d’un pas rapide et assuré, je cherche à qui m’adresser.
— je lui présente le flic et lui demande à qui s’adresser pour amende injustifiée.
– Ah! Vous êtes au bon endroit.
(La suite est en arabe, ceci n’est qu’un résumé.)

– ne vous inquiétez pas il sera puni.
— je vous propose autre chose, d’abord vous lui demandez combien ils comptaient me soutirer puis vous lui demandez s’il préfère la punition ou ma methode sans la punition.
Choix : ma méthode et 100 dh.
Il préféra la mienne. Le filou a flairé mon coup.
— donc tu nous dois au commissaire et à moi, 100dh, ce qui fait 200dh.
—(le flic) d’accord mais j’ai pas 200 en me regardant avec un sourire en coin.
— c’est pas grave tu donnes tes 100dh au commissaire et quand tu auras le reste tu les lui donneras.

Le commissaire qui se doutait bien qu’il avait peu de chance de me revoir était ravi.
Pour la forme je lui demande sa carte de visite.
Son nom : E’mbarek El Charfii.

En arrivant à la voiture je m’empressai de le noter sur un papier, de mettre la carte dans mon portefeuille et reprendre le chemin prévu.

Tout ce temps perdu nous obligea à passer la nuit à Tétouan. Mais ça c’est une histoire.

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cloverde

Prof de physique dans une autre vie. L'informatique, les réseaux sociaux, la cuisine, la photo et les Beatles m'occupent un peu. Webmaster amateur.

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