J’ai découvert Le Corre lors d’une interview à la télé sur France 3 Aquitaine, j’étais immobilisé à cause du COVID et je n’avais pas grand chose d’autre à faire. J’ai tout de suite accroché, j’ai été jusqu’au bout et je ne l’ai pas regretté.
J’ai commencé (pas tout de suite) par « Traverser la nuit » polar sombre.
« Après la guerre » est dans la même veine mais c’est plus qu’un polar.
Photo de ©Marina 07/2022
4ième de couverture
Bordeaux dans les années 50. La Seconde Guerre mondiale est encore dans toutes les mémoires et pourtant, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a déjà commencé : de jeunes appelés partent pour l’Algérie. C’est dans ce contexte qu’une série d’événements violents se produisent. Le commissaire Darlac, qui s’est compromis pendant l’Occupation, est lui-même bientôt happé par cette spirale de violence…
Impressions
Situé dans le temps juste après la guerre (!) aux alentours de la guerre d’Algérie. Il parle, au milieu d’enquêtes, de tout ces gens, collabos, qui sont passés entre les mailles du filet, que tout le monde connaît et qui sont toujours là.
Un petit saut à Paris avec de nouveaux protagonistes m’a un peu dérouté mais on revient vite sur Bordeaux que l’on parcours et, même si on n’est pas du coin mais qu’on connait un peu, on retrouve plein de lieux connus et où on est déjà passé.
La lecture d’un commentaire sur Babelio m’a aider pour l’apparition du personnage André sans « spoiler » la suite.
C’est souvent violent et cru mais l’histoire est passionnante et tout se met bien en place, même si on ne voit pas toujours où ça nous mène au début.
On peut peut-être reprocher à Le Corre de s’éparpiller et de nous faire perdre le fil de l’histoire. Mais c’est aussi ça qui fait la qualité de ses romans, son écriture.
Deux Extraits
Un pour la beauté du texte et une revanche sur les grands connaisseurs de vin qui trouve des saveurs que vous, simple amateur, ne ressentez pas où ne savez définir.
« Quand il y avait trop de monde, quand le cirque manquait de sièges pour faire s’asseoir les fauves, félins retors ou chats de gouttière craintifs, Olga partait se promener et s’asseyait au soleil sur la plage, jupes relevées pour faire brunir ses jambes, et le dimanche soir André détaillait avec gourmandise les nuances de sa peau bronzée et elle le laissait trouver ce que le soleil n’avait pu atteindre parce qu’il savait toujours y faire surgir la chaleur de l’été. »
« Il tourne l’étiquette vers Darlac :
– Deuxième grand cru classé de Pauillac. 1937.
Darlac renifle, ferme les yeux, se concentre.
Traque les arômes.
Un jour, un maître de chai lui a expliqué qu’on trouvait dans un vin les senteurs qu’on voulait y trouver. Qu’il y en avait toute une gamme dans laquelle on pouvait piocher et procéder ainsi par élimination. Un peu comme un flicard qui ne trouve rien de solide et finit par fabriquer des preuves. Depuis, Darlac se méfie du baratin des amateurs de vins. Il boit un gorgeon, qu’il fait rouler dans sa bouche, pendant que
Francis plante sommairement son pif dans son verre puis boit un ample gorgeon comme on se désaltère.
Il est bon, pas vrai ? J’en ai touché deux caisses »
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