Malentendu à Moscou, Simone de Beauvoir
Malentendu à Moscou, extrait sur la difficulté d’apprendre et de découvrir des choses nouvelles à partir d’un certain âge.
(…) il se ferait lire les journaux, la mêlerait aux foules. Lauto s’engagea dans la rue Gorki. Les gens, les magasins. Réussirait-il à se sentir chez lui ici ? L’idée d’échouer le jetait dans la panique. «< J’aurais dû étudier plus sérieusement le russe ! > se dit-il.
Encore une de ces choses qu’il s’ était promis de faire,
qu’il n’avait pas faites: il n’avait pas dépassé la
sixième leçon de la méthode Assimil. Nicole
avait raison de le traiter de vieux paresseux.
Lire, causer, se promener, pour ça il était
toujours d’attaque. Mais les travaux ingrats
– apprendre du vocabulaire ou dresser des
fiches – il renâclait.
Alors il n’aurait pas dû prendre ce monde tellement à coeur. Trop
sérieux, trop léger. « C’est ma contradiction » se dit-il gaiement. (Ça l’avait ravi, cette expression d’un camarade italien, marxiste convaincu et qui opprimait sa femme). En vérité il ne se sentait pas du tout mal dans sa peau.
La gare, d’un vert provocant : le vert moscovite. (« Si tu n’aimes pas ça, Tu n’aimes pas Moscou », disait André)
J’ai aimé ce livre rapidement lu, pour cette description de vieux couple dans laquelle je me suis assez souvent retrouvé.
En particulier sur l’apprentissage d’une langue, l’italien, dans lequel je ne me suis pas trop investi.
Anecdote
Je ne suis pas tombé sur ce livre par hasard. Il n’y a pas 50 bouquinistes ouvert le dimanche à Bordeaux et je suis entré là, à la recherche d’un livre de Simone de Beauvoir pour une amie: « La vieillesse », épuisé (le livre).
Donc à la lettre B comme Beauvoir il y avait celui là.
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