Station Eleven, Emily St. John Mandel

Station Eleven est un roman de science-fiction post-apocalyptique d’Emily St. John Mandel, paru en 2014.
Le roman est finaliste au National Book Award en 2014 et reçoit le prix Arthur-C.-Clarke en 2015.

Résumé
Dans un monde où la civilisation s’est effondrée suite à une pandémie foudroyante, une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Un répertoire qui en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu de la désolation.

Impressions
J’ai lu ce livre suite à la lecture d’une critique très négative d’un autre roman de l’auteur. Et dans cette critique était cité ce roman comme étant le seul qui valait le détour. Donc j’ai fait le détour.
La pandémie arrive très vite et l’on se retrouve rapidement 20 ans après avec quelques flash de retour dans le passé.
En parallèle, un morceau de la vie d’avant, avec l’histoire de Miranda dont le roman graphique est encore présent. Et Arthur, acteur très connu, qui a été son premier mari. Ça coupe un peu le récit et, comme dans les séries, je n’aime pas tellement, mais ça aide à la compréhension de l’histoire du présent.
Fini !
J’ai adoré, malgré quelques ralentissements nécessaires au déroulement de l’histoire. Tout s’imbrique parfaitement et le lien entre les personnes du passé et du moment éclairci le récit. Il ne faut pas trop espacer les moments de lecture, au risque de perdre le fil. Ainsi j’ai oublié le lien entre le Jeewan du moment et celui du passé.
Je retiens une phrase qui dit à peu près « pourquoi apprendre aux enfants comment était le monde d’avant alors que pour certains ça les perturbe ».
Comme dans tous les histoires post-apocalyptique les hommes cherchent à recréer le monde d’avant.

Extrait 1 : Description de l’île où Arthur a passé son enfance et qu’il a eu envie de fuir. Extrait qui m’a surtout permis l’illustration, par I.A., de l’article.
« Il y a des enfants, sur l’île, qui se promènent pieds nus tout l’été avec des plumes dans les cheveux, pendant que les camping-cars Volkswagen dans lesquels leurs parents sont arrivés, au cours des années soixante-dix, rouillent dans la forêt. Il y a approximativement deux cents jours de pluie par an.
Il y a une espèce de village près de la gare maritime : une épicerie-bazar avec une seule pompe à essence, un magasin d’alimentation bio, une agence immobilière, une école primaire qui compte soixante élèves, un centre socioculturel où deux imposantes sirènes en bois sculpté se tiennent par la main pour former une arche au-dessus de la porte d’entrée, sans oublier une minuscule bibliothèque accolée au bâtiment.
Le reste de l’île se compose pour l’essentiel de rochers et de forêts, de routes étroites d’où partent des chemins de terre qui disparaissent entre les arbres. »
Illustration relative à cet extrait.

Extrait 2 Quand tu te demandes ce que tu fous là
« Elle (Miranda) sait bien qu’elle ne sera jamais à sa place ici, quels que soient les efforts qu’elle fasse. Elle n’appartient pas à ce monde-là. Elle est en rade sur une planète inconnue. Le mieux qu’elle puisse faire, c’est feindre d’être placide alors qu’elle ne l’est pas. »

Extrait 3 Ne pas sentir le poids des ans et être confronté à la réalité.
Le trouble de retrouver ses contemporains plus ou moins décrépits, les souvenirs d’un visage plus jeune venant se heurter à la réalité des bajoues, des poches sous les yeux, des rides inattendues, puis l’effroi de se rendre compte qu’on a probablement l’air aussi vieux qu’eux.
(…)
Il pensait à l’abîme infranchissable qui existe entre avoir dix-huit ans et en avoir cinquante.

Extrait 4 Pourquoi supporter la visite d’anciens lieux habités où il arrive souvent de rencontrer des cadavres.
Nous le supportons parce que nous étions plus jeunes que toi quand tout a pris fin, pensa Kirsten, mais pas suffisamment jeunes pour n’en garder aucun souvenir.
Parce qu’il ne reste pas beaucoup de temps, que tous les toits s’effondrent et que bientôt ces vieilles constructions ne seront plus sûres. Parce que nous cherchons en permanence l’ancien monde, avant que toute trace en ait disparu.
(…)
L’interview en l’An Quinze, suite:
FRANÇOIS DIALLO: Vous étiez très jeune, je crois, quand la grippe de Géorgie s’est déclarée, quand le cataclysme a eu lieu.
KIRSTEN RAYMONDE : J’avais huit ans.

Illustrations obtenues par I.A. en relation avec l’histoire.

bit.ly/Christian_Loverde

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cloverde

Prof de physique dans une autre vie. L'informatique, les réseaux sociaux, la cuisine, la photo et les Beatles m'occupent un peu. Webmaster amateur.

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Une réflexion sur « Station Eleven, Emily St. John Mandel »

  1. J’ai découvert qu’une série HBO de 10 épisodes a été réalisée à partir du roman. Sortie en 2022 et d’un bon niveau vu les notes de « Sens critique ». Je vous donnerai des nouvelles quand je l’aurai vue.

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