Deux extraits illustrant l’athéisme et une pensée claire pour moi qui n’a pas toujours convaincue mon entourage croyant.
Dans « l’étranger » de Camus, Mersault, condamné à mort recevant la visite de l’aumônier.
« Non, mon fils, a-t-il dit en mettant la main sur mon épaule. Je suis avec vous. Mais vous ne pouvez pas le savoir parce que vous avez un cœur aveugle. Je prierai pour vous. »
Alors, je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose qui a crevé en moi. Je me suis mis à crier à plein gosier et je l’ai insulté et je lui ai dit de ne pas prier. Je l’avais pris par le collet de sa soutane. Je déversais sur lui tout le fond de mon cœur avec des bondissements mêlés de joie et de colère. Il avait l’air si certain, n’est-ce pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de femme. Il n’était même pas sûr d’être en vie puisqu’il vivait comme un mort. Moi, j’avais l’air d’avoir les mains vides. Mais j’étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sur de ma vie et de cette mort qui allait venir.
Dans « Meursault contre enquête » de Kamel Daoud
« Non, mon frère, a-t-il dit en mettant la main sur mon épaule, je suis avec toi. Mais tu ne peux pas le savoir parce que tu as un cœur aveugle. Je prierai pour toi ».
Alors, je ne sais pas pourquoi, quelque chose a crevé en moi. Je me suis mis à crier à plein gosier et je l’ai insulté et je lui ai dit qu’il n’était pas question qu’il prie pour moi. Je l’ai pris par le col de sa gandoura. J’ai déversé sur lui tout le fond de mon cœur, joie et colère mêlées. Il avait l’air si sûr de lui, n’est-ce pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de la femme que j’ai aimée.
J’ai déjà écrit longuement sur le sujet suite à ma lecture du livre de Kamel Daoud :
https://humm.loverde.fr/note-de-lecture-meursault-contre-enquete/
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Christian
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