Sur la côte ivoirienne, entre les palmiers et les vagues scintillantes de l’océan Atlantique, se trouve la plage de Monogaga. Des souvenirs de langoustes grillées et de pirogues reposant sur le sable doré y demeurent vivants.
En matinée sous le soleil, le sable chaud de Monogaga brûlait légèrement sous nos pieds. Nous étions venus profiter de cette plage paisible, où quelques paillotes étaient disponibles à la location pour la journée. À peine installés, le loueur s’est approché pour nous proposer des grillades de langoustes, cuites au feu de bois.
Les langoustes, pêchées le matin même, étaient encore vives, leurs antennes s’agitant doucement. D’un geste précis, le cuisinier les a coupées en deux à l’aide de sa machette, révélant une chair blanche et appétissante.
Une fois les langoustes préparées, il a allumé un feu de charbon de bois. La fumée montait en volutes parfumées, et les moitiés de langoustes, posées directement sur les braises, laissaient leur chair exposée aux flammes, absorbant les arômes du bois brûlé. Le crépitement du feu et le sifflement des jus s’échappant des langoustes composaient une véritable symphonie culinaire.
Lorsque les langoustes furent cuites, elles furent disposées sur de grandes feuilles de bananier, arrosées d’une sauce piquante à base de piments, de citron vert, d’ail et de gingembre. Il ne restait plus qu’à les déguster. L’odeur épicée se mêlait à celle de la mer et du bois brûlé.
Les premiers morceaux furent goûtés dans un silence presque religieux, rapidement suivi d’exclamations de plaisir. La chair était tendre et fondante, avec juste ce qu’il fallait de croquant, tandis que la sauce relevée ajoutait une touche de piquant qui faisait danser les papilles.
Cette journée sur la plage de Monogaga est devenue légendaire pour toute la famille. Le souvenir du repas de langoustes cuites au charbon de bois, préparé avec tant de soin dans la tradition, resterait gravé dans les mémoires. Tout comme le spectacle des pirogues des pêcheurs ghanéens, ornées d’inscriptions sculptées et de dessins aux couleurs vives—rouge, jaune, vert—s’élançant vers la mer, poussées par des bras robustes, affrontant les vagues qui frappaient l’étrave dans un fracas spectaculaire.